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Sud Ouest
Christian Labit (Carcassonne) : "Je mise sur la continuité"
Si elle connaît un début de saison mitigé, l'US Carcassonne entraînée par Christian Labit ne cesse de progresser depuis son accession à la Pro D2 et au monde professionnel. Samedi , les Cathares reçoivent Dax
Christian Labit a mené Carcassonne de la Fédérale 2 au haut du classement de Pro D2. (Loïc Dequier)
S'il émoustille les souvenirs de certains avec ses combats menés à l'aile de la troisième ligne du Stade Toulousain, la trajectoire de Christian Labit en tant qu'entraîneur de l'US Carcassonne peut également impressionner. L'homme de Lézignan-Corbières n'en a cure, il continue de bosser, humblement.
« Sud Ouest ». La défaite de Carcassonne dans son derby à Narbonne vous inquiète-t-elle ?
Christian Labit. Comme toutes les défaites, celle-ci fait mal, d'autant plus qu'il s'agissait d'un derby, mais elle ne m'inquiète pas vraiment. Nous avons péché au niveau des blessés. Quand un groupe est privé de cinq ou six cadres, ça change la donne et ça oblige à trouver des solutions dans l'urgence.
Les blessés, c'est une bonne excuse suite à une défaite…
(Rires) Nous n'avons pas réussi à poser notre jeu face à Narbonne, qui avait certainement plus envie de la victoire. Après, les blessés, ce n'est pas une excuse. De l'extérieur, on nous voit gros, on nous voit grand… Mais nous ne sommes ni nombreux ni riches. Au quotidien, ce sont autant de facteurs qui rendent le quotidien compliqué.
Vous avez pourtant terminé aux portes des phases finales la saison dernière, la deuxième en Pro D2…
Une saison se joue souvent sur des détails mais c'est mon rôle de faire avancer et progresser ce groupe. C'est ce que j'essaye de faire depuis six ans, quand j'ai commencé à entraîner le club en Fédérale 2. Chaque week-end, j'aligne sur la feuille de match des mecs qui jouaient déjà ici à l'étage inférieur et les voilà dans la cour des grands.
Cela veut-il dire que vous ambitionnez les phases finales ?
Bien sûr que j'ai envie de jouer des phases finales. Pour mon groupe, c'est une ambition supplémentaire, une motivation légitime et logique après avoir terminé à la sixième place l'an dernier.
Quel est votre secret ?
Nous ne sommes pas un club riche mais la Pro D2 permet encore à l'affectif et à l'état d'esprit de faire des merveilles. Je mise donc sur la continuité pour mon groupe, avec seulement sept à huit nouveaux joueurs qui sont arrivés à l'intersaison. C'est une question de confiance, qui demande beaucoup de temps et de travail.
Partagez-vous l'avis des dirigeants de l'USD, qui pestent de ne pouvoir garder, faute de moyen, leurs meilleurs joueurs ?
Ce que je crois, c'est qu'il existe d'autres moyens que l'aspect financier pour conserver un joueur. Le rugby, par son passé amateur et son esprit que j'adore, le permet encore. Il faut par contre que les joueurs acceptent cette philosophie. C'est peut-être la raison pour laquelle mon effectif est composé de nombreux mecs qui ont souffert et qui ont le besoin et l'envie de rebondir. Ce qui me fait avancer, c'est cette vie avec ces hommes.
Fort de votre réussite, n'avez-vous pas envie d'aller tenter quelque chose à l'échelon supérieur ?
Cela fait deux ans que je ne donne pas suite aux sollicitations que j'ai eues. Je ne dis pas que je ne partirai pas un jour, mais je me suis mis les mains dans le cambouis à Carcassonne. J'aurais un goût d'inachevé si je partais avant d'avoir réussi à pérenniser sportivement le club en Pro D2.
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